#Édito #Culture Déconfinement : trouver le bon équilibre
On est bien loin, dans la métropole bordelaise, des encombrements massifs du début d’année. Mais il est manifeste que depuis le 11 mai, et plus récemment depuis le 2 juin, un semblant d’activités culturelles a repris, pour les entreprises, structures et associations du secteur qui en ont eu l’autorisation.
Leurs responsables expriment unanimement la volonté de reprendre une activité interrompue depuis 3 mois mais cette impatience se teinte d’angoisse à l’évocation des conditions de la reprise. Les protocoles de déconfinement seront-ils compatibles avec la viabilité des modèles économiques ? Conçus pour chaque secteur ou chaque filière, vont-ils prendre en compte les spécificités d’activités de niche ? Comment peut-on anticiper les comportements d’un public ou d’une clientèle dont ces semaines de confinement ont profondément changé les pratiques ? Tous le reconnaissent : le soutien public à l’économie a été massif. Mais comment vont se gérer les transitions entre une économie palliative et la réalité d’une crise sans précédent ?
Cette angoisse, vous êtes nombreux, acteurs et responsables du monde de la culture, à me la confier et je sens que parfois, elle n’est pas loin de se transformer en méfiance ou colère. Je le comprends car avant d’être élue députée en 2017, j’ai été entrepreneure moi-aussi et je sais à quel point une réponse administrative un peu rigide ou une appréhension un peu trop technocratique peuvent être mal vécues quand l’enjeu est la survie d’une entreprise, d’une association et l’emploi de collaborateurs, salariés, intermittents du spectacle…
Je comprends cette angoisse, mais à mon tour, je veux témoigner de la profonde volonté du gouvernement et des parlementaires de la majorité, de rester en équilibre sur cette ligne de crête permettant de concilier les enjeux sanitaires et les enjeux économiques, culturels.
Certains continuent à nous le reprocher : nous sommes résolument pro-business, convaincus que la bonne santé de nos entreprises et d’autres structures (théâtres, salles de spectacles et établissements culturels, bars et restaurants, salles de sport, activités de loisirs …) créé les marges de manœuvres pour financer une protection sociale et des transitions sociétales que la crise rend d’autant plus impératives.
Comme un funambule sur son fil, je veux dire à quel point nous avons gagné en agilité pour ajuster notre équilibre. Agilité dans nos relations avec l’exécutif et l’administration très attentifs à nos remontées de terrain et nos propositions, dans l’adaptation des dispositions, dans la prise en compte des spécificités des secteurs et des entreprises. La mise à jour quasi hebdomadaire des FAQ sur les sites des Ministères, l’adaptation avec une souplesse sans précédent des décrets, les Projets de loi de Finances rectificatives qui se succèdent à un rythme soutenu, témoignent de cette volonté politique forte de coller au réel et d’être au rendez-vous des enjeux que fixe cette crise exceptionnelle.
Alors que le monde se figeait, certaines pratiques ont connu des accélérations sans précédents, des situations qui semblaient immuables ont évolué en quelques jours. Je veux croire qu’il en est de même en politique. Aussi, je reste continuellement et activement à votre écoute et vous assure de ma mobilisation totale depuis le début de la crise pour co-construire des solutions aux problèmes inédits dont chaque jour porte son lot.